Textes de Jean-Louis Poitevin
Écrivain, critique d'art, membre de l'AICA, rédacteur en chef de TK-21 LaRevue.
Le ciel qui nous enveloppe, la ville l'efface et avec eux les lointains, l'horizon tout entier n'est plus qu'un axe transversal entre des masses de pierre aux allures de temples pour dieux oubliés.
Et puis il y a ailleurs, là où, l'ombre des murs abolie, la terre des premiers jours reprend ses droits, s'insinue à nouveau dans nos nerfs, irrigue nos muscles, étonne enfin notre esprit.
Cet ailleurs, pour Danielle Loisel, c'est l'Islande. Cette île, où Jules Verne situa l'entrée qui devait conduire Otto et Axel Lidenbrock au centre de la terre, s'empare immédiatement de l'âme de qui y pose le pied.
Tout ici respire la puissance des profondeurs, l'arrogance des vents et la rage de l'océan. L'immensité des glaciers fait apparaître des paysages improbables que l'inconstance du temps fait varier sans fin.
Là, quelque chose a eu lieu qui a offert à Danielle Loisel l'opportunité d'une métanoïa picturale irréversible : la rencontre avec le sublime. Et ses toiles sont devenues autres. Quelque chose blanc s'est insinué dans l'esprit et s'est imposé sur la toile comme base fondamentale du devenir couleur des gestes. Il n'y avait plus alors qu'à peindre, à nouveau pourrait-on dire mais surtout enfin, car d'une certaine manière, c'est avec la sensation intime d'une première fois que les gestes se sont déployés.
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